đź’§ Nous Autres Civilisations Nous Savons Maintenant Que Nous Sommes Mortelles
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vaguesrévolutionnaires (1917-1922) L’étude a été réalisée dans la séance consacrée au bilan de la guerre (Des sociétés bouleversées par la guerre). 2/ la problématique retenue et le plan de la séance : « Nous autres, civilisations nous savons maintenant que nous sommes mortelles » Paul Valéry évoque une crise de l’Europe d’après guerre, crise qui n’est pas seulement humaine
Nous autres, civilisations contemporaines, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », assurait Paul Valéry. Mais proche ou lointaine, dans le temps comme dans l’espace, mythique ou réelle, fantasmée ou créée de toutes pièces, chaque civilisation s’affranchit de cette mortalité, tant pour les historiens que pour les artistes, car elle est le creuset dans lequel est
LaGrande Boucherie fut une Pentecôte. Ils prirent conscience qu'ils étaient mortels. Nous le sommes toujours." (05 juillet 2010) L'avis de Christophe Baroni (Nyon, Suisse) Plus actuel que jamais! "Plus actuel que jamais, en ce début du vingt-et-unième siècle où la survie même de la biosphère est en question
Citations maximes, sentences, axiomes, proverbes /; Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures
Cesdeux fêtes sauvages mirent le monde en harmonie avec Paul Valéry au XXème siècle : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » Mourir pour ressusciter á quoi ? En tout cas les civilisations reprirent du poil de la bête.
Introduction: « Nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles ». Cette phrase célèbre, rédigée par Paul Valéry en 1919 figure dans un essai, publié à la NFR, étant intitulé La crise de L’Esprit, qui par ailleurs sert de début de phrase à son texte philosophique Variété I. La date indiquée nous indique déjà le contexte histoire, nous sommes à un an de la
Interpellésur La Crise de l’Esprit et sa fameuse phrase initiale (« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » [Valéry, 1924 : 988]), l’auteur en appelle à la méfiance et à la circonspection concernant les affirmations sur l’histoire et la civilisation, et finit par écrire : « C’est un jeu ; ce n’est qu’un jeu.
Cequi s'accorde mal avec la fluctuation des besoins sociaux, et les nécessités de l'évolution. Évidemment, seul un esprit prévenu pousserait l'explication jusqu'à s'interroger sur le non-dit qui sous-tend le raisonnement dans cette partie du texte, en l'occurrence une conférence écrite en 1935. Par exemple, en le rapprochant de la crise économique du début des années trente (avec
229V. Les invités du Point Jean-Paul Brighelli Alors que le thème de l'immigration s'impose dans les programmes, Brighelli a lu "Les Derniers Jours", qui relate la chute de l'Empire romain d'Occident. L'empereur Caracalla son édit en 212 accorde la citoyenneté romaine à tout homme libre de l'empire. Une mesure délétère, selon Michel De Jaeghere. © Rama, Parmi les gros pavés à apporter en vacances, je ne saurais trop vous recommander Les Derniers Jours-La Fin de l'Empire romain d'Occident, paru à la fin 2014 aux Belles Lettres. En 600 pages érudites et fort bien écrites est-ce parce que l'auteur, Michel De Jaeghere, est d'abord journaliste avant d'être historien qu'il sait raconter ?, on nous dit tout sur l'un des plus grands bouleversements civilisationnels de l'histoire de l'humanité comment en 200 ans, entre les IVe et Ve siècles, un empire sûr de lui et dominateur, comme aurait dit de Gaulle, a cédé sous les coups d'une nuée de barbares, qui auraient laissé aux anciens Romains leurs yeux pour pleurer s'ils ne les leur avaient préalablement arrachés. Invasions ou migrations ? Comme nous vivons nous-mêmes dans un monde en proie à toutes les menaces et que, comme le disait si bien Valéry, "nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles", Mme Vallaud-Belkacem a pensé qu'il fallait vraiment insister sur la question de l'immigration "chance pour la France" nos bambins, si l'on en croit les programmes miraculeusement issus en avril dernier de ce que la France a de pire en matière d'historiens, étudieront la question en CM1 les vagues migratoires du Ve au Xe siècle, en sixième un tiers de l'année est censé être consacré à "la longue histoire de l'humanité et des migrations", thème repris plus tard dans "romanisation et débuts du christianisme" et en cinquième "l'islam débuts, expansion, sociétés et cultures" et "les empires byzantin et carolingien entre Orient et Occident". Il fallait au moins ça. Il faut voir ce qui est à l'œuvre dans cette présentation quelque peu biaisée. Michel De Jaeghere précise que "l'appellation même de grandes invasions, par quoi notre historiographie désigne les invasions barbares", est distincte de l'appellation allemande Völkerwanderung, qui signifie "migration de peuples". Forcément les Allemands ne vont pas s'appeler eux-mêmes barbares - puisque les barbares, en l'occurrence, c'étaient eux, les Germains. Tout comme les assassins qui sévissent de l'autre côté de la Méditerranée et ici aussi de temps en temps pensent être de vrais croyants. Dans le choix des termes, on devine l'orientation que la nouvelle historiographie officielle made in Rue de Grenelle entend donner aux programmes que le ministre a commandés. Le suicide d'une civilisation Le livre qui est un vrai livre d'histoire, l'auteur a eu tellement peur de passer pour un "journaliste" terme éminemment méprisant dans la bouche de nos modernes profs d'histoire qu'il étaie chacune de ses affirmations, chacun des faits énoncés, de mille et une références antiques et modernes - la bibliographie est particulièrement riche. Mais sans que cela alourdisse la lecture - miracle d'une narration parfaitement maîtrisée. Qu'apprenons-nous, béotiens que nous sommes ? Que, comme le disait René Grousset en 1946 dans son Bilan de l'histoire, "aucune civilisation n'est détruite du dehors sans s'être tout d'abord ruinée elle-même, aucun empire n'est conquis de l'extérieur qu'il ne se soit préalablement suicidé". Il ne s'agit plus, cette fois, d'un "suicide français" c'est une civilisation entière qui est poussée vers la sortie. Les barbares rappelons encore une fois que ce mot grec signifiait, à l'origine, "ceux qui ne parlent pas grec" ont été invités dans l'empire. Plus d'un million d'immigrés des Goths, des Huns, des Alains, des Vandales sont entrés pacifiquement en deçà du limes, cette ligne de fortifications naturelles Rhin et Danube ou artificielles qui jalonnait la frontière nord de l'empire. Ils sont venus faire à Rome toutes sortes de métiers, à commencer par celui des armes après l'édit de Caracalla 212 qui donnait la citoyenneté romaine à tous les habitants de l'empire, les candidats à l'enrôlement se sont raréfiés - puisqu'on n'avait plus besoin d'avoir recours à un très long service sous les aigles romaines pour acquérir une citoyenneté que l'on vous avait décernée d'emblée. D'où la nécessité de faire appel à des mercenaires les Huns, ces Asiates, qui ont poussé devant eux les multiples peuplades effarées de leur férocité, ont été à maintes reprises des auxiliaires précieux des armées romaines, avant de leur tailler des croupières pour leur compte. L'empire était trop beau, il avait, comme dit Giraudoux, "des dieux et des légumes trop dorés" pour ne pas faire envie à des tribus qui vivaient de rapines dans des steppes et des fondrières. Évidemment, ces étrangers infiltrés, bien qu'ils se soient parfois romanisés à l'extrême, ont accueilli favorablement leurs anciens congénères lorsqu'à partir de la fin du IVe siècle les frontières ont commencé à craquer de toutes parts. Si cela vous évoque quelque chose et si vous pensez soudain que l'étude de l'histoire est pleine d'enseignements politiques pour le temps présent, ce n'est pas ma faute. Ni celle de l'auteur. Des rapprochements qui se font tout seuls Michel De Jaeghere n'a pas besoin d'inciter aux rapprochements ils se font tout seuls. Les Romains ne font plus d'enfants, contrairement aux barbares. De grands latifundiaires ont accaparé l'essentiel des richesses, et envoyé dans les villes des foules désœuvrées et affamées. Le manque de bras explique le recours à l'immigration, et à la servitude volontaire de barbares qui travaillent les champs de leurs nouveaux patrons avant de s'en rendre maîtres. L'école romaine n'est plus accessible qu'à des élites, le reste de la plèbe parle une langue de jour en jour plus corrompue. Les intérêts individuels l'emportent sur l'intérêt collectif. Si les appareils photo existaient à l'époque, les Romains de la décadence ne feraient plus que des selfies. Et surtout, l'empire a atteint une taille critique qui le rend indéfendable. L'Empire romain d'Orient a plus de cohésion - et quand les Arabes, au VIIe siècle, auront conquis l'Égypte, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, il résistera longtemps, ramené à ses frontières naturelles, aux incursions de l'islam triomphant -, il faudra les Turcs pour qu'il s'effondre tout à fait, 800 ans plus tard. Tout rapport avec une Europe qui s'est gonflée comme la grenouille de la fable, acceptant dans l'enthousiasme des nouveaux venus qui n'avaient ni les finances ni la culture adéquates, serait bien sûr exagéré. Un miroir terrifiant Les historiens de profession reprocheront sans doute à Michel De Jaeghere d'être journaliste. Et à moi de célébrer - vraiment, il le mérite - un ouvrage écrit par quelqu'un qui travaille au Figaro et à Valeurs actuelles. Peu me chaut. C'est un remarquable ouvrage, qui se lit comme un roman - le roman de la fin des fins, qui en ce sens nous tend un miroir terrifiant. Je l'ai lu alors que je mettais la dernière main à un livre à sortir à la rentrée, intitulé Voltaire ou le djihad, et consacré à la mort de la culture européenne. J'y ai trouvé de quoi alimenter mes soupçons. Comme disait Platon dans La République "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là , en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie." Et les grandes invasions peuvent dès lors commencer, l'empire ne contre-attaquera plus, il leur a ouvert la porte. Michel De Jaeghere, Les Derniers jours- La fin de l'Empire romain d'Occident, Les Belles Lettres, 2014. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Brighelli - De quoi meurent les civilisations ? Rire - Les grands textes des Grecs et des Romains Amusons-nous avec les textes, présentés dans ce Point Références par les meilleurs spécialistes de la littérature grecque et latine. Grâce à eux, le contexte historique et biographique des “private jokes” antiques devient clair, les subtilités de la langue et de la métrique, aisées à comprendre. 17 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.
Le deal à ne pas rater Cartes Pokémon sortie d’un nouveau coffret Ultra Premium ... Voir le deal philo Z'amis Forum des citoyens Philosophie 3 participantsAuteurMessageMorgan Kane******Sujet Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Sam 11 Nov - 1138 De Paul Valery, après la première guerre mondiale Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les œuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les n’est pas tout. La brûlante leçon est plus complète encore. Il n’a pas suffi à notre génération d’apprendre par sa propre expérience comment les plus belles choses et les plus antiques, et les plus formidables et les mieux ordonnées sont périssables par accident ; elle a vu, dans l’ordre de la pensée, du sens commun, et du sentiment, se produire des phénomènes extraordinaires, des réalisations brusques de paradoxes, des déceptions brutales de l’évidence. Je n’en citerai qu’un exemple les grandes vertus des peuples allemands ont engendré plus de maux que l’oisiveté jamais n’a créé de vices. Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, l’instruction la plus solide, la discipline et l’application les plus sérieuses, adaptés à d’épouvantables desseins. Tant d’horreurs n’auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects ?_________________Tout smouales étaient les borogoves NellyAdminSujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Sam 18 Nov - 1511 Morgan Kane a écrit Je n’en citerai qu’un exemple les grandes vertus des peuples allemands ont engendré plus de maux que l’oisiveté jamais n’a créé de vices. Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, l’instruction la plus solide, la discipline et l’application les plus sérieuses, adaptés à d’épouvantables desseins. Dur, ton texte !Les vertus du peuple allemand... Faut-il les appeler ainsi ? Tout le peuple est-il responsable ? Certes, un taré bien entouré a été démocratiquement élu, mais ne faisons-nous pas les même erreurs, nous autres Français, bien moins vertueux ?Combien d'électeurs auraient peu imaginer l'horreur qui s'en est suivie ? Morgan Kane a écrit Tant d’horreurs n’auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects ? Tu sais bien que le peuple suit celui qui parle bien ! Tellement de gens se font avoir eux-mêmes en toute honnêteté vertu en espérant vivre mieux et en croyant que ce qu'on leur dit est bon. Certes, nous sommes tous des égoïstes, quelque part, ce qui n'est pas une vertu, mais la à toi Invité et reviens nous voir souvent. Pestoune***Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 530 Nous l'avons toujours su mais il faut régulièrement des piqûres de rappel. Ce qu'il se passe en ce moment, c'en est une aussi. On assiste à l'effondrement mondial de l'économie, du monde du travail. Un petit virus de rien a mis à terre le monde de l'entreprise. Des tas d'entreprises ne se relèveront pas entrainant à leur suite des ouvriers qui se retrouveront sans emploi. Aujourd'hui on nous demande de travailler plus pour compenser les pertes financières. Certes mais comment faire quand il n'y a plus de travail. Un monde se meurt. Qu'en renaîtra-t'il ? Morgan Kane******Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 610 Pestoune a écrit Nous l'avons toujours su mais il faut régulièrement des piqûres de rappel. Ce qu'il se passe en ce moment, c'en est une aussi. On assiste à l'effondrement mondial de l'économie, du monde du travail. Un petit virus de rien a mis à terre le monde de l'entreprise. Des tas d'entreprises ne se relèveront pas entrainant à leur suite des ouvriers qui se retrouveront sans emploi. Aujourd'hui on nous demande de travailler plus pour compenser les pertes financières. Certes mais comment faire quand il n'y a plus de travail. Un monde se meurt. Qu'en renaîtra-t'il ? Compte tenu du règne de la finance et du marché, une tentative désespérée de reconstruire le monde d'avant ..... jusqu'à la catastrophe finale .... Ce forum ne faisant pas de politique politicienne, je n'en dis pas plus. _________________Tout smouales étaient les borogoves Pestoune***Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 820 Morgane Kane a écrit Ce forum ne faisant pas de politique politicienne, je n'en dis pas plus je l'avais bien compris en vous lisant et tant mieux c'est pourquoi je n'ai pas approfondi ma pensée. Néanmoins ce n'est pas politique de dire qu'on assiste à un effondrement du monde tel que nous l'avons connu. Mais que hélas les dirigeants mondiaux continuent de s'accrocher à ce modèle. Il est temps de penser autre chose. Ce serait un travail commun à faire entre tous les pays. Un travail collégial qui donnerait une autre direction à l'humanité. Mais il faut que l'effondrement soit total pour que l'homme accepte la défaite. Il faut que le monde souffre pour renaître. C'est le triste constat de notre Histoire humaine. NellyAdminSujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 1259 Pestoune a écrit Morgane Kane a écrit Ce forum ne faisant pas de politique politicienne, je n'en dis pas plus je l'avais bien compris en vous lisant et tant mieux c'est pourquoi je n'ai pas approfondi ma pensée. Néanmoins ce n'est pas politique de dire qu'on assiste à un effondrement du monde tel que nous l'avons connu. Mais que hélas les dirigeants mondiaux continuent de s'accrocher à ce modèle. Il est temps de penser autre chose. Ce serait un travail commun à faire entre tous les pays. Un travail collégial qui donnerait une autre direction à l'humanité. N'est-ce pas utopique ? Nous ne sommes même pas en mesure de nous entendre dans le même pays, d'être solidaires en Europe pour faire front. Pestoune a écrit Mais il faut que l'effondrement soit total pour que l'homme accepte la défaite. Il faut que le monde souffre pour renaître. C'est le triste constat de notre Histoire humaine. _________________Bienvenue à toi Invité et reviens nous voir souvent. Pestoune***Sujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Mer 17 Juin - 1408 Nelly a écrit N'est-ce pas utopique ? Nous ne sommes même pas en mesure de nous entendre dans le même pays, d'être solidaires en Europe pour faire front. D'où mon emploi du conditionnel Contenu sponsoriséSujet Re Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Page 1 sur 1 Sujets similaires» SOMMES NOUS ENCORE CAPABLES DE NOUS SENTIR RESPONSABLES» Sommes nous responsables de ce que nous sommes ? » ÊTRE ZEN LE SAVONS NOUS?» Du coq à l'âne, comportements et instincts, où en sommes nous?» Philosophie et MediasPermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumphilo Z'amis Forum des citoyens PhilosophieSauter vers
Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire, les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les œuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les oeuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les n’est pas tout. La brûlante leçon est plus complète encore. Il n’a pas suffi à notre génération d’apprendre par sa propre expérience comment les plus belles choses et les plus antiques, et les plus formidables et les mieux ordonnées sont périssables par accident ; elle a vu, dans l’ordre de la pensée, du sens commun, et du sentiment, se produire des phénomènes extraordinaires, des réalisations brusques de paradoxes, des déceptions brutales de l’ n’en citerai qu’un exemple les grandes vertus des peuples allemands ont engendré plus de maux que l’oisiveté jamais n’a créé de vices. Nous avons vu, de nos yeux vu, le travail consciencieux, l’instruction la plus solide, la discipline et l’application les plus sérieuses, adaptés à d’épouvantables d’horreurs n’auraient pas été possibles sans tant de vertus. Il a fallu, sans doute, beaucoup de science pour tuer tant d’hommes, dissiper tant de biens, anéantir tant de villes en si peu de temps ; mais il a fallu non moins de qualités morales. Savoir et Devoir, vous êtes donc suspects ?Ainsi la Persépolis spirituelle n’est pas moins ravagée que la Suse matérielle. Tout ne s’est pas perdu, mais tout s’est senti frisson extraordinaire a couru la moelle de l’Europe. Elle a senti, par tous ses noyaux pensants, qu’elle ne se reconnaissait plus, qu’elle cessait de se ressembler, qu’elle allait perdre conscience — une conscience acquise par des siècles de malheurs supportables, par des milliers d’hommes du premier ordre, par des chances géographiques, ethniques, historiques — comme pour une défense désespérée de son être et de son avoir physiologiques, toute sa mémoire lui est revenue confusément. Ses grands hommes et ses grands livres lui sont remontés pêle-mêle. Jamais on n’a tant lu, ni si passionnément que pendant la guerre demandez aux libraires. Jamais on n’a tant prié, ni si profondément demandez aux prêtres. On a évoque tous les sauveurs, les fondateurs, les protecteurs, les martyrs, les héros, les pères des patries, les saintes héroïnes, les poètes nationaux...Et dans le même désordre mental, à l’appel de la même angoisse, l’Europe cultivée a subi la reviviscence rapide de ses innombrables pensées dogmes, philosophies, idéaux hétérogènes ; les trois cents manières d’expliquer le Monde, les mille et une nuances du christianisme, les deux douzaines de positivismes tout le spectre de la lumière intellectuelle a étalé ses couleurs incompatibles, éclairant d’une étrange lueur contradictoire l’agonie de l’âme européenne. Tandis que les inventeurs cherchaient fiévreusement dans leurs images, dans les annales des guerres d’autrefois, les moyens de se défaire des fils de fer barbelés, de déjouer les sous-marins ou de paralyser les vols d’avions, l’âme invoquait à la fois toutes les incantations qu’elle savait, considérait sérieusement les plus bizarres prophéties ; elle se cherchait des refuges, des indices, des consolations dans le registre entier des souvenirs, des actes antérieurs, des attitudes ancestrales. Et ce sont là les produits connus de l’anxiété, les entreprises désordonnées du cerveau qui court du réel au cauchemar et retourne du cauchemar au réel, affolé comme le rat tombé dans la trappe...La crise militaire est peut-être finie. La crise économique est visible dans toute sa force ; mais la crise intellectuelle, plus subtile, et qui, par sa nature même, prend les apparences les plus trompeuses puisqu’elle se passe dans le royaume même de la dissimulation, cette crise laisse difficilement saisir son véritable point, sa ne peut dire ce qui demain sera mort ou vivant en littérature, en philosophie, en esthétique. Nul ne sait encore quelles idées et quels modes d’expression seront inscrits sur la liste des pertes, quelles nouveautés seront certes, demeure et chante à demi-voix Mais l’espoir n’est que la méfiance de l’être à l’égard des prévisions précises de son esprit. Il suggère que toute conclusion défavorable à l’être doit être une erreur de son esprit. Les faits, pourtant, sont clairs et impitoyables. Il y a des milliers de jeunes écrivains et de jeunes artistes qui sont morts. Il y a l’illusion perdue d’une culture européenne et la démonstration de l’impuissance de la connaissance à sauver quoi que ce soit ; il y a la science, atteinte mortellement dans ses ambitions morales, et comme déshonorée par la cruauté de ses applications ; il y a l’idéalisme, difficilement vainqueur, profondément meurtri, responsable de ses rêves ; le réalisme déçu, battu, accablé de crimes et de fautes ; la convoitise et le renoncement également bafoués ; les croyances confondues dans les camps, croix contre croix, croissant contre croissant ; il y a les sceptiques eux-mêmes désarçonnés par des événements si soudains, si violents, si émouvants, et qui jouent avec nos pensées comme le chat avec la souris, — les sceptiques perdent leurs doutes, les retrouvent, les reperdent, et ne savent plus se servir des mouvements de leur du navire a été si forte que les lampes les mieux suspendues se sont à la fin qui donne à la crise de l’esprit sa profondeur et sa gravité, c’est l’état dans lequel elle a trouvé le n’ai ni le temps ni la puissance de définir l’état intellectuel de l’Europe en 1914. Et qui oserait tracer un tableau de cet état ? Le sujet est immense ; il demande des connaissances de tous les ordres, une information infinie. Lorsqu’il s’agit, d’ailleurs, d’un ensemble aussi complexe, la difficulté de reconstituer le passé, même le plus récent, est toute comparable à la difficulté de construire l’avenir, même le plus proche ; ou plutôt, c’est la même difficulté. Le prophète est dans le même sac que l’historien. je n’ai besoin maintenant que du souvenir vague et général de ce qui se pensait à la veille de la guerre, des recherches qui se poursuivaient, des œuvres qui se donc je fais abstraction de tout détail et si je me borne à l’impression rapide, et à ce total naturel que donne une perception instantanée, je ne vois — rien ! — Rien, quoique ce fût un rien infiniment physiciens nous enseignent que dans un four porté à l’incandescence, si notre œil pouvait subsister, il ne verrait — rien. Aucune inégalité lumineuse ne demeure et ne distingue les points de l’espace. Cette formidable énergie enfermée aboutit à l’invisibilité, à l’égalité insensible. Or, une égalité de cette espèce n’est autre chose que le désordre à l’état de quoi était fait ce désordre de notre Europe mentale ? — De la libre coexistence dans tous les esprits cultivés des idées les plus dissemblables, des principes de vie et de connaissance les plus opposés. C’est là ce qui caractérise une époque ne déteste pas de généraliser la notion de moderne et de donner ce nom à certain mode d’existence, au lieu d’en faire un pur synonyme de contemporain. Il y a dans l’histoire des moments et des lieux où nous pourrions nous introduire, nous modernes, sans troubler excessivement l’harmonie de ces temps-là , et sans y paraître des objets infiniment curieux, infiniment visibles, des êtres choquants, dissonants, inassimilables. Où notre entrée ferait le moins de sensation, là nous sommes presque chez nous. Il est clair que la Rome de Trajan, et que l’Alexandrie des Ptolémées nous absorberaient plus facilement que bien des localités moins reculées dans le temps, mais plus spécialisées dans un seul type de mœurs et entièrement consacrées à une seule race, à une seule culture et à un seul système de bien! l’Europe de 1914 était peut-être arrivée à la limite de ce modernisme. Chaque cerveau d’un certain rang était un carrefour pour toutes les races de l’opinion ; tout penseur, une exposition universelle de pensées. Il y avait des œuvres de l’esprit dont la richesse en contrastes et en impulsions contradictoires faisait penser aux effets d’éclairage insensé des capitales de ce temps-là les yeux brûlent et s’ennuient... Combien de matériaux, combien de travaux, de calculs, de siècles spoliés, combien de vies hétérogènes additionnées a-t-il fallu pour que ce carnaval fût possible et fût intronisé comme forme de la suprême sagesse et triomphe de l’humanité ?Dans tel livre de cette époque — et non des plus médiocres — on trouve, sans aucun effort — une influence des ballets russes, — un peu du style sombre de Pascal, — beaucoup d’impressions du type Goncourt, quelque chose de Nietzsche, — quelque chose de Rimbaud, — certains effets dus à la fréquentation des peintres, et parfois le ton des publications scientifiques, — le tout parfumé d’un je ne sais quoi de britannique difficile à doser !... Observons, en passant, que dans chacun des composants de cette mixture, on trouverait bien d’autres corps. Inutile de les rechercher ce serait répéter ce que je viens de dire sur le modernisme, et faire toute l’histoire mentale de l’ sur une immense terrasse d’Elsinore, qui va de Bâle à Cologne, qui touche aux sables de Nieuport, aux marais de la Somme, aux craies de Champagne, aux granits d’Alsace, — l’Hamlet européen regarde des millions de il est un Hamlet intellectuel. Il médite sur la vie et la mort des vérités. Il a pour fantômes tous les objets de nos controverses ; il a pour remords tous les titres de notre gloire ; il est accablé sous le poids des découvertes, des connaissances, incapable de se reprendre à cette activité illimitée. Il songe à l’ennui de recommencer le passé, à la folie de vouloir innover toujours. Il chancelle entre les deux abîmes, car deux dangers ne cessent de menacer le monde l’ordre et le saisit un crâne, c’est un crâne illustre. — Whose was it ? — Celui-ci fut Lionardo. Il inventa l’homme volant, mais l’homme volant n’a pas précisément servi les intentions de l’inventeur nous savons que l’homme volant monté sur son grand cygne il grande uccello sopra del dosso del suo magnio cecero a, de nos jours, d’autres emplois que d’aller prendre de la neige à la cime des monts pour la jeter, pendant les jours de chaleur, sur le pavé des villes... Et cet autre crâne est celui de Leibniz qui rêva de la paix universelle. Et celui-ci fut Kant, Kant qui genuit Hegel qui genuit Marx qui genuit...Hamlet ne sait trop que faire de tous ces crânes. Mais s’il les abandonne!... Va-t-il cesser d’être lui-même ? Son esprit affreusement clairvoyant contemple le passage de la guerre à la paix. Ce passage est plus obscur, plus dangereux que le passage de la paix à la guerre ; tous les peuples en sont troublés. Et moi, se dit-il, moi, l’intellect européen, que vais-je devenir ?... Et qu’est-ce que la paix ? La paix est peut-être, l’état de choses dans lequel l’hostilité naturelle des hommes entre eux se manifeste par de créations, au lieu de se traduire par des destructions comme fait la guerre. C’est le temps d’une concurrence créatrice, et de la lutte des productions. Mais Moi, ne suis-je pas fatigué de produire ? N’ai-je pas épuisé le désir des tentatives extrêmes et n’ai-je pas abusé des savants mélanges ? Faut-il laisser de côté mes devoirs difficiles et mes ambitions transcendantes ? Dois-je suivre le mouvement et faire comme Polonius, qui dirige maintenant un grand journal ? comme Laertes, qui est quelque part dans l’aviation ? comme Rosencrantz, qui fait je ne sais quoi sous un nom russe ?— Adieu, fantômes ! Le monde n’a plus besoin de vous. Ni de moi. Le monde, qui baptise du nom de progrès sa tendance à une précision fatale, cherche à unir aux bienfaits de la vie les avantages de la mort. Une certaine confusion règne encore, mais encore un peu de temps et tout s’éclaircira ; nous verrons enfin apparaître le miracle d’une société animale, une parfaite et définitive fourmilière. »1919
nous autres civilisations nous savons maintenant que nous sommes mortelles