🐇 Une Femme Arrive Chez Son Amant Durant Un Orage

Mirage(Durante la tormenta) est un thriller fantastique espagnol coĂ©crit et rĂ©alisĂ© par Oriol Paulo, sorti en 2018.. Synopsis. En 1989, durant une nuit d’orage, l’adolescent Nicola Sarte (Julio Bohigas-Couto) joue de la guitare devant son camĂ©scope avant d’ĂȘtre interrompu par sa mĂšre MarĂ­a qui part travailler.Plus tard, seul dans la maison, il entend des cris provenant de la SonpĂšre, FrĂ©dĂ©ric Rimbaud, Ă©tait capitaine Ă  l'armĂ©e.Son paternel abandonna Arthur et sa famille lorsqu'il Ă©tait tout petit.Il fut Ă©levĂ© par sa mĂšre , une femme autoritaire.Il Ă©tait assez bon Ă  l'Ă©cole et il fut encouragĂ© par son professeur de rhĂ©torique, Georges Izambard Ă  continuer l'Ă©criture.En 1870, il envoya une lettre au chef de file du Parnasse oĂč il affirma vouloir 1 PENNEDEPIE. Canton de Honfleur. Les habitants de la communes sont des Pennedepiais, Pennedepiaises. Novembre 1852 - Nouvelles locales. - Dans la nuit du 12 au 13, un incendie s'est dĂ©clarĂ© Ă  Pennedepie, sur une ferme occupĂ©e par le sieur David. La connaissance tardive que nous avons eue de cet Ă©vĂ©nement nous a mis dans l'impossibilitĂ© Jai tardĂ© Ă  visionner September (1987),la critique disponible n’en parlait pas en bonne part, entĂ©rinant l’échec cuisant de ce film Ă  sa sortie, trĂšs peu distribuĂ© dans les salles aux U.S.A., rarement diffusĂ© chez nous.Sa mauvaise rĂ©putation aurait dĂ» au contraire m’inciter Ă  le voir et le revoir, Septemberest un chef d’Ɠuvre, un des meilleurs Woody, qui a confirmĂ© en Antigoneest une piĂšce en un acte de Jean Anouilh reprĂ©sentĂ©e pour la premiĂšre fois au théùtre de l'Atelier Ă  Paris le 4 fĂ©vrier 1944, durant l'Occupation allemande, dans une mise en scĂšne, des dĂ©cors et des costumes d'AndrĂ© Barsacq. Elle fait partie des Nouvelles piĂšces noires avec JĂ©zabel (1932), RomĂ©o et Jeannette (1946) et MĂ©dĂ©e (1953). Unefemme arrive chez son mĂ©decin, elle a des dents cassĂ©es, le nez en sang, et le visage tumĂ©fiĂ©. - Qui vous a fait ça ? - C'est mon mari ! - Hein ? Mais je croyais qu'il Ă©tait en voyage d'affaires Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + CrĂ©er mon blog. Chez Laurent Shrek. De tout . Accueil; Contact; Une femme arrive 12 Avril 2017. Une femme arrive Dansce roman nous faisons connaissance avec une ferme appelĂ©e " le Paradis" et des bĂȘtes qui la cĂŽtoient. C'est une histoire de famille et d'hĂ©ritage. C'est une histoire d'amour pour un ĂȘtre aimĂ© et pour un lieu (La ferme du paradis). c'est une histoire d'ambition, de jalousie, de trahisons et de vengeances. Commentdevenir un bon amant quand jaime une femme, je ne pense quĂ  la maniĂšre de lui plaire. Un bon amant dans lesprit dune femme nest pas celui qui le peut souvent et pour longtemps, mais celui avec qui elle se sent bien. Un amant rĂ©pond Ă  nos besoins charnels, note la psychologue. Il peut devenir un confident, nous apporter de la chaleur humaine, mais on ne Ilrougit encore plus - il Ă©tait tellement sensible au ridicule qu'il lui arrivait de s'en excuser en prĂ©tendant prolonger la lignĂ©e des Julien Sorel - et se rua, dans un placard d'abord, d'oĂč il extirpa sa plus belle tenue (vestige des temps anciens de sa splendeur, don d'un amant, peintre, pour un vernissage Ă  New York), puis dans la salle de bains. ssu9Jx. Muse, 48 ansNoyon , OiseUne femme qui a une double vie et qui cherche une nouvelle expĂ©rience Ă  trois avec une femme. Novice dans ce domaine, je recherche de nouvelles sensations Femme aux cheveux chĂątains foncĂ©s, aux cheveux mi-longs, aux yeux bleus, moyenne, quelques kilos en trop, blanche, mariĂ©e, avec 3 enfants, pour court terme, avec bac +3 / licence, religion catholique, peu pratiquante, qui fume rĂ©guliĂšrementMoncoeur, 54 ansBarjols, Varune femme qui est vraie qui voudrait rencontrer un complice pour des loisirs des partages des bons moments du partage dans le plaisir le respect et entre aide . Les jolies choses se partagent Ă  deux car autrement nous serions que des femmes sourire . Bonsoir, Merci Ă  tous d'avoir donnĂ© de vos nouvelles Ă  votre tour. Luc2 Je ne pourrai pas te raconter mon histoire encore sur ce fil car ça serait trop long Ă  Ă©crire en fait. En gros, j'ai Ă©tĂ© la maĂźtrise d'un homme mariĂ© pendant 8 ans avec qui j'ai eu un enfant... La fin tu la connais, elle n'est pas different de ce que tu as pu lire sur ce forum. Une histoire qui a causĂ© beaucoup de peine Ă  l'ex-femme, aux enfants et Ă  moi mĂȘme. J'ai cru pendant un moment que lui souffrait aussi mais au final non. Le temps continue de nous son ex femme et moi montrer qu'il n'est qu'un Ă©goiste qui n'a aucun respect pour la femme en gĂ©nĂ©ral. Bref une histoire destructrice pour moi et je mentirai si je disais que je n'ai aucunes cicatrices. En tous cas aujourd'hui, je sais qui je suis, ce que je vaux et surtout plus jamais un homme ne se servira de moi comme il l'a fait. Snauw2 Ma fille se porte comme un charme. Et oui j'ai trouvĂ© du travail depuis un bon moment dans un domaine que j'aime bien en plus. Je suis une femme Ă©panouie maintenant. Ma vie s'Ă©tait arrĂȘtĂ©e le jour oĂč j'ai rencontrĂ© cet homme. J'ai attendu, attendu et rien ne s'est passĂ©!!! Ce prince n'est jamais arrivĂ©. Maryloupsss, avec le recul, je ne crois vraiment pas qu'il ait Ă©tĂ© sincĂšre. C'est plutĂŽt moi qui voulait y croire, et dur comme fer, mais il y avait tellement de choses fausses dans ses attitudes, ses mots qui auraient du me faire sortir de ce mauvais j'Ă©tais aveuglĂ©e par les seul constat c'est JE ME SUIS TELLEMENT TROMPÉE sur toute la ligne. Romy16 c'est exactement ça. Je me suis posĂ© la question si je l'avais rĂ©ellement aimĂ©??? Le VRAI AMOUR quoi, est ce que j'avais pas simplement aimait l'image qu'il a voulu me montrer et non l'homme qu'il Ă©tait vraiment??? Je savais au tout profond de moi qui il est vraiment un bon vivant, un homme qui aime sĂ©duire, un homme Ă  femme quoi. Et pourtant je me suis entĂȘtĂ©e. Il m'a bien dit, je cite "tu as inventĂ© cette histoire toute seule dans tĂȘte". J'Ă©tais au fond du trou quand il m'a sorti ça mais il avait raison, j'Ă©tais bel et bien seule dans mon propre film! Il n'y avait rien de spĂ©cial entre, rien de magique en fait... Mafalda2074 effectivement on y arrive, avec des cicatrices certes mais on y arrive. La seule diffĂ©rence c'est que je suis obligĂ©e de composer avec lui pour nos rĂŽles de parents jusqu'Ă  la majoritĂ© de la petite au moins. Et ce n'est pas une mince affaire avec le spĂ©cimen que j'avais choisi. J'ai entamĂ© une procĂ©dure judiciaire afin de cadrer les choses car ça partait trop en live. Il mĂ©lange tout et donc ça complique davantage les choses. Sinon de mon cotĂ© j'ai rompu tout contact avec lui, il est bloque de partout sauf pour les mails et le tel fixe. En rĂ©alitĂ©, j'ai tellement changĂ© envers lui. Et oui je ne suis plus son petit jouet qu'il jette et reprend, forcement ça lui fait drĂŽle. Du coup, il surenchĂ©rit, en multipliant les coups bas, les attaques sur ma personne, des insultes etc... Je pense que le silence dans lequel j'Ă©tais rentrĂ©e, volontairement d'ailleurs, l'a vraiment surpris. Il pensait que je ne pouvais pas vivre sans lui on dirait. Fanny 34000, J'ai lu ton histoire, et j'ai voulu rĂ©agir en crĂ©ant ce fil, pour montrer Ă  toutes les maitresses qui souffrent, que l'on peut s'en sortir, que ce n'est pas impossible. Je reviens de loin et quand je pense Ă  toute l'Ă©nergie que j'ai gaspillĂ© dans cette histoire. Le seul point positif, c'est ma fille. Sinon, j'ai attendu 8 ans un homme qui devait divorcer pour se mettre en couple avec moi et la fille qu'on a eu ensemble, et au final il m'a larguĂ© par sms car il voulait Ă  prĂ©sent profiter de son cĂ©libat. C'est donc pour cela que je dis qu'il faut rien attendre de ces hommes. Il faut les boucler et non pas attendre sagement comme je l'ai. En les bousculant, vous vous rendrez trĂšs vite compte de ce que vous reprĂ©sentez Ă  leurs yeux. Des actes rien que des actes! Si je peux me permettre, tu n'as rien Ă  attendre de ton ex amant. Tu veux quoi? des excuses? des explications? Malheureusement , tu n'en auras pas car ce genre d'individu est bien trop lĂąche pour assumer les choses. Tu as bien vu comment il a rĂ©agit, non? Tu te vois faire te mettre avec un type pareil? Laisse-le Ă  sa femme, qui Ă  l'air complĂštement cinglĂ©e. Je trouve qu'ils vont bien ensemble! Le vampire par John William POLIDORIJohn William Polidori 7 septembre 1795-24 aoĂ»t 1821, fils de Gaetano Polidori, Ă©tait un Ă©crivain italo-anglais. On lui attribue la paternitĂ© du vampirisme dans la littĂ©rature suite Ă  sa nouvelle Le Vampire The Vampyre, parue en 1819."La superstition qui sert de fondement Ă  ce conte est universelle dans l’Orient. Elle est commune chez les Arabes ; cependant elle ne se rĂ©pandit chez les Grecs qu’aprĂšs l’établissement du christianisme, et elle n’a pris la forme dont elle est revĂȘtue que depuis la sĂ©paration des Ă©glises grecque et latine. Ce fut alors qu’on commença Ă  croire que le cadavre d’un latin ne pouvait pas se corrompre, s’il Ă©tait inhumĂ© en terre grecque, et Ă  mesure que cette croyance s’étendit, elle donna naissance aux histoires Ă©pouvantables de morts qui sortaient de leurs tombeaux, et suçaient le sang des jeunes filles distinguĂ©es par leur beautĂ©. Elle pĂ©nĂ©tra dans l’Ouest avec quelques variations ; on croyait en Hongrie, en Pologne, en Autriche, en BohĂȘme, que les vampires pompaient pendant la nuit une certaine quantitĂ© du sang de leurs victimes, qui maigrissaient Ă  vue d’oeil, perdaient leurs forces et pĂ©rissaient de consomption, tandis que ces buveurs de sang humain s’engraissaient, et que leurs veines se distendaient Ă  un tel point, que le sang s’écoulait par toutes les issues de leurs corps, et mĂȘme par tous leurs journal de Londres de mars 1733 contient un rĂ©cit curieux et croyable d’un cas particulier de vampirisme qu’on prĂ©tend ĂȘtre arrivĂ© Ă  Madreygea en Hongrie. Le commandant en chef et les magistrats de cette place affirmĂšrent positivement et d’une voix unanime, aprĂšs une exacte information, qu’environ cinq ans auparavant un certain Heyduke, nommĂ© Arnold Paul, s’était plaint qu’à Cassovia, sur les frontiĂšres de la Servie turque, il avait Ă©tĂ© tourmentĂ© par un vampire, mais qu’il avait Ă©chappĂ© Ă  sa rage en mangeant un peu de terre qu’il avait prise sur le tombeau du vampire, et en se frottant lui-mĂȘme de son sang. Cependant cette prĂ©caution ne l’empĂȘcha pas de devenir vampire Ă  son tour ; car, vingt ou trente jours aprĂšs sa mort et son enterrement, plusieurs personnes se plaignirent d’avoir Ă©tĂ© tourmentĂ©es par lui ; on dĂ©posa mĂȘme que quatre personnes avaient Ă©tĂ© privĂ©es de la vie par ses attaques ; pour prĂ©venir de nouveaux malheurs, les habitants, ayant consultĂ© leur Hadagai1, exhumĂšrent le cadavre et le trouvĂšrent comme on le suppose dans tous les cas de vampirisme frais et sans aucunes traces de corruption ; sa bouche, son nez et ses oreilles Ă©taient teints d’un sang pur et vermeil. Cette preuve Ă©tait convaincante ; on eut recours un remĂšde accoutumĂ©. Le corps d’Arnold fut percĂ© d’un pieu, et l’on assure que, pendant cette opĂ©ration, il poussa un cri terrible, comme s’il eĂ»t Ă©tĂ© vivant. Ensuite on lui coupa la tĂȘte qu’on brĂ»la avec son corps, et on jeta ses cendres dans son tombeau. Les mĂȘmes mesures furent adoptĂ©es Ă  l’égard des corps de ceux qui avaient pĂ©ri victimes du vampire, de peur qu’elles ne le devinssent Ă  leur tour et ne tourmentassent les rapporte ici ce conte absurde, parce que, plus que tout autre, il nous a semblĂ© propre Ă  Ă©claircir le sujet qui nous occupe. Dans plusieurs parties de la GrĂšce, on considĂšre le vampirisme comme une punition qui poursuit, aprĂšs sa mort, celui qui s’est rendu coupable de quelque grand crime durant sa vie. Il est condamnĂ© Ă  tourmenter de prĂ©fĂ©rence par ses visites infernales les personnes qu’il aimait le plus, celles Ă  qui il Ă©tait uni par les liens du sang et de la tendresse. C’est Ă  cela que fait allusion un passage du Giaour But first on earth, as Vampire sent, etc. Mais d’abord envoyĂ© sur ta terre comme un vampire, ton corps s’élancera de sa tombe ; effroi du lieu de ta naissance, tu iras sucer le sang de toute ta famille ; et dans l’ombre de la nuit tu tariras les sources de la vie dans les veines de ta fille, de ta soeur et de ton Ă©pouse. Pour combler l’horreur de ce festin barbare qui doit rassasier ton cadavre vivant, tes victimes reconnaĂźtront leur pĂšre avant d’expirer ; elles te maudiront et tu les maudiras. Tes filles pĂ©riront comme la fleur passagĂšre ; mais une de ces infortunĂ©es Ă  qui ton crime sera fatal, la plus jeune, celle que tu aimais le mieux, t’appellera du doux nom de pĂšre. En vain ce nom brisera ton coeur ; tu seras forcĂ© d’accomplir ta tĂąche impie, tu verras ses belles couleurs s’effacer de ses joues, la derniĂšre Ă©tincelle de ses yeux s’éteindre, et sa prunelle d’azur se ternir en jetant sur toi un dernier regard ; alors ta main barbare arrachera les tresses de ses blonds cheveux ; une de ses boucles t’eĂ»t paru autrefois le gage de la plus tendre affection, mais maintenant elle sera pour toi un souvenir de son cruel supplice ! Ton sang le plus pur souillera tes lĂšvres frĂ©missantes et tes dents agitĂ©es d’un tremblement convulsif. Rentre dans ton sombre sĂ©pulcre, partage les festins des Goules et des Afrites, jusqu’à ce que ces monstres fuient avec horreur un spectre plus barbare qu’eux ! »Southey a aussi introduit dans son beau poĂšme de Thalaza, une jeune Arabe, Oneiza, qui, devenue vampire, Ă©tait sortie du tombeau pour tourmenter son amant chĂ©ri ; mais on ne peut supposer que ce fĂ»t une punition de ses crimes, car elle est reprĂ©sentĂ©e dans tout le poĂšme comme un modĂšle d’innocence et de puretĂ©. Le vĂ©ridique Tournefort raconte longuement dans ses voyages des cas Ă©tonnants de vampirisme dont il prĂ©tend ĂȘtre le tĂ©moin oculaire. Calmet, dans son grand ouvrage sur le vampirisme, en rapportant de nombreuses anecdotes qui en expliquent les effets, a donnĂ© plusieurs dissertations savantes oĂč il prouve que cette erreur est aussi rĂ©pandue chez les peuples barbares que chez les nations pourrait ajouter plusieurs notes aussi curieuses qu’intĂ©ressantes sur cette superstition horrible et singuliĂšre ; mais elles dĂ©passeraient les bornes d’un avant-propos. On remarquera en finissant, que quoique le nom de Vampire soit le plus gĂ©nĂ©ralement reçu, il a d’autres synonymes dont on se sert dans les diffĂ©rentes parties du monde, comme Vroucolacha, Vardoulacha, Goule, Broucoloka, Au milieu des cercles de la haute sociĂ©tĂ© que le retour de l’hiver rĂ©unit Ă  Londres, on voyait un seigneur aussi remarquable par ses singularitĂ©s que par son rang distinguĂ©. Spectateur impassible de la gaĂźtĂ© qui l’environnait, il semblait ne pouvoir la partager. Si la beautĂ©, par un doux sourire, fixait un instant son attention, un seul de ses regards la glaçait aussitĂŽt et remplissait d’effroi ces coeurs oĂč la lĂ©gĂšretĂ© avait Ă©tabli son trĂŽne. La source de la terreur qu’il inspirait Ă©tait inconnue aux personnes qui en Ă©prouvaient les effets ; quelques-uns la cherchaient dans ses yeux gris et ternes, qui ne pĂ©nĂ©traient pas jusqu’au fond du coeur, mais dont la fixitĂ© laissait tomber un regard sombre dont on ne pouvait supporter le poids. Ces singularitĂ©s le faisaient inviter dans toutes les maisons tout le monde souhaitait de le voir. Les personnes accoutumĂ©es aux sensations fortes, et qui Ă©prouvaient le poids de l’ennui, Ă©taient charmĂ©es d’avoir en leur prĂ©sence un objet de distraction qui pĂ»t attirer leur attention. MalgrĂ© la pĂąleur mortelle de son visage que ne coloraient jamais ni l’aimable incarnat de la pudeur, ni la rougeur d’une vive Ă©motion, la beautĂ© de ses traits fit naĂźtre Ă  plusieurs femmes coquettes le dessein de le captiver ou d’obtenir de lui au moins quelques marques de ce qu’on appelle affection. Lady Mercer, qui depuis son mariage avait souvent donnĂ© prise Ă  la malignitĂ© par la lĂ©gĂšretĂ© de sa conduite, se mit sur les rangs, et employa tous les moyens pour en ĂȘtre remarquĂ©e. Ce fut en vain lorsqu’elle se tenait devant lui, quoique ses yeux fussent en apparence fixĂ©s sur elle, ils semblaient ne pas l’apercevoir. On se moqua de son impudence et elle renonça Ă  ses prĂ©tentions. Si telle fut sa conduite envers cette femme galante, ce n’est pas qu’il se montrait indiffĂ©rent aux attraits du beau sexe ; mais la rĂ©serve avec laquelle il parlait Ă  une Ă©pouse vertueuse et Ă  une jeune fille innocente laissait croire qu’il professait pour elles un profond respect. Cependant son langage passait pour sĂ©duisant ; et soit que ces avantages fissent surmonter la crainte qu’il inspirait, soit que sa haine apparente pour le vice le fit rechercher, on le voyait aussi souvent dans la sociĂ©tĂ© des femmes qui sont l’honneur de leur sexe par leurs vertus domestiques, que parmi celles qui se dĂ©shonorent par leurs peu prĂšs dans le mĂȘme temps arriva Ă  Londres un jeune homme nommĂ© Aubrey ; orphelin dĂšs son enfance, il Ă©tait demeurĂ© avec une seule soeur, en possession de grands biens. AbandonnĂ© Ă  lui mĂȘme par ses tuteurs, qui bornant leur mission Ă  conserver sa fortune, avaient laissĂ© le soin de son Ă©ducation Ă  des mercenaires, il s’appliqua bien plus Ă  cultiver son imagination que son jugement. Il Ă©tait rempli de ces sentiments romanesques d’honneur et de probitĂ© qui causent si souvent la ruine des jeunes gens sans expĂ©rience. Il croyait que la vertu rĂ©gnait dans tous les coeurs et que la Providence n’avait laissĂ© le vice dans le monde que pour donner Ă  la scĂšne un effet plus pittoresque, comme dans les romans. Il ne voyait d’autres misĂšres dans la vie des gens de la campagne que d’ĂȘtre vĂȘtus d’habits grossiers, qui cependant prĂ©servaient autant du froid que des vĂȘtements plus somptueux, et avaient en outre l’avantage de fournir des sujets piquants Ă  la peinture par leurs plis irrĂ©guliers et leurs couleurs variĂ©es. Il prit, en un mot, les rĂȘves des poĂštes pour les rĂ©alitĂ©s de la vie. Il Ă©tait bien fait, libre et opulent Ă  ces titres, il se vit entourĂ©, dĂšs son entrĂ©e dans le monde, par la plupart des mĂšres qui s’efforçaient d’attirer ses regards sur leurs filles. Celles-ci par leur maintien composĂ© lorsqu’il s’approchait d’elles, et par leurs regards attentifs lorsqu’il ouvrait les lĂšvres, lui firent concevoir une haute opinion de ses talents et de son mĂ©rite. AttachĂ© comme il Ă©tait au roman de ses heures solitaires, il fut Ă©tonnĂ© de ne trouver qu’illusion dans les peintures sĂ©duisantes contenues dans les ouvrages dont il avait fait son Ă©tude. Trouvant quelque compensation dans sa vanitĂ© flattĂ©e, il Ă©tait prĂšs d’abandonner ses rĂȘves, lorsqu’il rencontra l’ĂȘtre extraordinaire que nous avons dĂ©peint plus se plut Ă  l’observer ; mais il lui fut impossible de se former une idĂ©e distincte du caractĂšre d’un homme entiĂšrement absorbĂ© en lui-mĂȘme, et qui ne donnait d’autre signe de ses rapports avec les objets extĂ©rieurs qu’en Ă©vitant leur contact. Son imagination, entraĂźnĂ©e par tout ce qui flattait son penchant pour les idĂ©es extravagantes, ne lui permit pas d’observer froidement le personnage qu’il avait sous les yeux, mais elle forma bientĂŽt le hĂ©ros d’un roman. Aubrey fit connaissance avec lord Ruthven, lui tĂ©moigna beaucoup d’égards, et parvint enfin Ă  ĂȘtre toujours remarquĂ© de lui. Peu Ă  peu, il appris que les affaires de sa seigneurie Ă©taient embarrassĂ©es, et qu’il se disposait Ă  voyager. DĂ©sireux de connaĂźtre Ă  fond ce caractĂšre singulier qui avait jusqu’alors excitĂ© sa curiositĂ© sans la satisfaire, Aubrey fit entendre Ă  ses tuteurs que le temps Ă©tait verni de commencer ces voyages, qui depuis tant de gĂ©nĂ©rations ont Ă©tĂ© jugĂ©s nĂ©cessaires pour faire avancer Ă  grands pas les jeunes gens dans la carriĂšre du vice. Ils apprennent Ă  Ă©couter sans rougir le rĂ©cit des intrigues scandaleuses, qu’on raconte avec vanitĂ© oĂč dont on fait le sujet de ses plaisanteries, selon qu’on a mis plus ou moins d’habiletĂ© Ă  les conduire. Les tuteurs d’Aubrey consentirent Ă  ses dĂ©sirs. Il fit part aussitĂŽt de ses intentions Ă  lord Ruthven et fut surpris de recevoir de lui sa proposition de l’accompagner. FlattĂ© d’une telle marque d’estime de la part de celui qui paraissait n’avoir rien de commun avec les autres hommes, il accepta avec empressement, et dans peu de jours ils eurent traversĂ© le Aubrey n’avait pas eu l’occasion d’étudier le caractĂšre de lord Ruthven, et maintenant mĂȘme, quoique la plupart des actions de sa seigneurie fussent exposĂ©es Ă  ses regards, il avait de l’embarras Ă  se former un jugement exact de sa conduite. Son compagnon de voyage poussait la libĂ©ralitĂ© jusqu’à la profusion ; le fainĂ©ant, le vagabond, le mendiant recevaient de sa main au-delĂ  de ce qui Ă©tait nĂ©cessaire pour satisfaire leurs besoins prĂ©sents. Mais Aubrey ne put s’empĂȘcher de remarquer qu’il ne rĂ©pandait jamais ses aumĂŽnes sur la vertu malheureuse il la renvoyait toujours avec duretĂ©. Au contraire, lorsqu’un vil dĂ©bauchĂ© venait lui demander quelque chose, non pour subvenir Ă  ses besoins, mais pour s’enfoncer davantage dans le bourbier de son iniquitĂ©, il recevait un don considĂ©rable. Aubrey n’attribuait cette distinction qu’à la plus grande importunitĂ© du vire qui l’emporte sur la timiditĂ© de la vertu indigente. Cependant les rĂ©sultats de la charitĂ© de sa seigneurie firent une vive impression sur son esprit ceux qui en Ă©prouvaient les effets pĂ©rissaient sur l’échafaud ou tombaient dans la plus affreuse misĂšre, comme si une malĂ©diction y Ă©tait Bruxelles et dans toutes les villes oĂč ils sĂ©journĂšrent, Aubrey fut surpris de la vivacitĂ© avec laquelle son compagnon de voyage se jetait dans le centre de tous les vices Ă  la mode. Il frĂ©quentait assidĂ»ment les maisons de ; il pariait, et gagnait toujours, exceptĂ© lorsque son adversaire Ă©tait un filou reconnu, et alors il perdait plus que ce qu’il avait gagnĂ© ; mais ni la perte ni le gain n’imprimaient le plus lĂ©ger changement sur son visage impassible. Cependant lorsqu’il Ă©tait aux prises avec un imprudent jeune homme ou un malheureux pĂšre de famille, il sortait de sa concentration habituelle ; ses yeux brillaient avec plus d’éclat que ceux du chat cruel qui joue avec la souris expirante. En quittant une ville, il y laissait le jeune homme, arrachĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© dont il faisait l’ornement, maudissant, dans la solitude, le destin qui l’avait livrĂ© Ă  cet esprit malfaisant, tandis que plus d’un pĂšre de famille, le coeur dĂ©chirĂ© par les regards Ă©loquents de ses enfants mourant de faim, n’avait pas mĂȘme une obole Ă  leur offrir pour satisfaire leurs besoins, au lieu d’une fortune naguĂšre considĂ©rable. Ruthven n’emportait aucun argent de la table de ; il perdait aussitĂŽt, avec celui qui avait dĂ©jĂ  ruinĂ© plusieurs joueurs, cet or qu’il venait d’arracher aux mains d’un malheureux. Ces succĂšs supposaient un certain degrĂ© d’habiletĂ©, qui toutefois ne pouvait rĂ©sister Ă  la finesse d’un filou expĂ©rimentĂ©. Aubrey se proposait souvent de faire des reprĂ©sentations Ă  son ami, et de l’engager Ă  se priver d’un plaisir qui causait la ruine de tous, sans lui apporter aucun profit. Il diffĂ©rait toujours dans l’espĂ©rance que son ami lui donnerait l’occasion de lui parler Ă  coeur ouvert. Cette occasion ne se prĂ©sentait jamais lord Ruthven, au fond de sa voiture, ou parcourant les paysages les plus pittoresques, Ă©tait toujours le mĂȘme ses yeux parlaient moins que ses lĂšvres. C’était vainement qu’Aubrey cherchait Ă  pĂ©nĂ©trer dans le coeur de l’objet de sa curiositĂ© ; il ne pouvait dĂ©couvrir un mystĂšre que son imagination exaltĂ©e commençait Ă  croire arrivĂšrent bientĂŽt Ă  Rome, oĂč Aubrey perdit quelque temps son compagnon de voyage. Il le laissa dans la sociĂ©tĂ© d’une comtesse italienne, tandis que lui visitait les monuments et les antiquitĂ©s de l’ancienne mĂ©tropole de l’univers. Pendant qu’il se livrait Ă  ces recherches, il reçut des lettres de Londres qu’il ouvrit avec une vive impatience la premiĂšre Ă©tait de sa soeur, elle ne lui parlait que de leur affection mutuelle ; les autres qui Ă©taient de ses tuteurs le frappĂšrent d’étonnement. Si l’imagination d’Aubrey s’était jamais formĂ© l’idĂ©e que le gĂ©nie du mal animait lord Ruthven, elle Ă©tait confirmĂ©e dans cette croyance par les lettres qu’il venait de lire. Ses tuteurs le pressaient de se sĂ©parer d’un ami dont le caractĂšre Ă©tait profondĂ©ment dĂ©pravĂ©, et que ses talents pour la sĂ©duction ne rendaient que plus dangereux Ă  la sociĂ©tĂ©. On avait dĂ©couvert que son mĂ©pris pour une femme adultĂšre Ă©tait loin d’avoir pour cause la haine de ses vices, mais qu’il voulait jouir du plaisir barbare de prĂ©cipiter sa victime et la complice de son crime, du faite de la vertu dans le bourbier de l’infamie et de la dĂ©gradation. En un mot, toutes les femmes dont il avait recherchĂ© la sociĂ©tĂ©, en apparence pour rendre hommage Ă  leur vertu, avaient, depuis son dĂ©part, jetĂ© le masque de la pudeur, et ne rougissaient pas d’exposer aux regards du public la laideur de leurs se dĂ©termina Ă  quitter un homme dont le caractĂšre, sous quelque point de vue qu’il l’eĂ»t considĂ©rĂ©, ne lui avait jamais rien montrĂ© de consolant. Il rĂ©solut de chercher quelque prĂ©texte plausible pour se sĂ©parer de lui, en se proposant d’ici lĂ  de le surveiller de plus prĂšs, et de ne laisser aucune de ses actions sans la remarquer. Il se fit prĂ©senter dans la sociĂ©tĂ© que Ruthven frĂ©quentait, et s’aperçut bientĂŽt que le lord cherchait Ă  sĂ©duire la fille de la comtesse. En Italie, les jeunes personnes paraissent peu dans le monde avant leur mariage. Il Ă©tait donc obligĂ© de dresser en secret ses batteries, mais les yeux d’Aubrey le suivaient dans toutes ses dĂ©marches et dĂ©couvrirent bientĂŽt qu’un rendez-vous Ă©tait donnĂ©e dont le rĂ©sultat devait ĂȘtre la perte d’une jeune fille aussi innocente qu’inconsidĂ©rĂ©e. Sans perdre de temps, Aubrey se prĂ©sente Ă  lord Ruthven, lui demande brusquement quelles sont ses intentions envers cette demoiselle, et lui annonce qu’il a appris qu’il devait avoir cette nuit mĂȘme une entrevue avec elle. Lord Ruthven rĂ©pond que ses intentions sont les mĂȘmes que celles de tout autre en pareille occasion. Aubrey le presse et veut savoir s’il songe au mariage. Ruthven se tait et laisse Ă©chapper un sourire ironique. Aubrey se retire et fait savoir par un billet Ă  sa seigneurie qu’il renonce Ă  l’accompagner dans le reste de ses voyages. Il ordonne Ă  son domestique de chercher d’autres appartements et court apprendre Ă  la comtesse tout ce qu’il savait non seulement sur la conduite de sa fille, mais encore sur le caractĂšre de milord. On mit obstacle au rendez-vous. Le lendemain, lord Ruthven se contenta d’envoyer son domestique Ă  Aubrey pour lui faire savoir qu’il adhĂ©rait entiĂšrement Ă  ses projets de sĂ©paration ; mais il ne laissa percer aucun soupçon sur la part que son ancien ami avait eue dans le dĂ©rangement de ses avoir quittĂ© Rome, Aubrey dirigea ses pas vers la GrĂšce, et arriva bientĂŽt Ă  AthĂšnes, aprĂšs avoir traversĂ© la pĂ©ninsule. Il s’y logea dans la maison d’un grec. BientĂŽt il s’occupa Ă  rechercher les souvenirs d’une ancienne gloire sur ces monuments qui, honteux de ne raconter qu’à des esclaves les exploits d’hommes libres, semblaient se cacher dans la terre ou se voiler de lichens variĂ©s. Sous te mĂȘme toit que lui vivait une jeune fille si belle, si dĂ©licate, qu’un peintre l’aurait choisie pour modĂšle, s’il avait voulu retracer sur la toile l’image des houris que Mahomet promet au fidĂšle croyant ; seulement ses yeux dĂ©celaient bien plus d’esprit que ne peuvent en avoir ces beautĂ©s Ă  qui le prophĂšte refuse une Ăąme. Soit qu’elle dansĂąt dans la plaine, ou qu’elle courĂ»t sur le penchant des montagnes, elle surpassait la gazelle en grĂąces et en lĂ©gĂšretĂ©. Ianthe accompagnait Aubrey dans ses recherches des monuments antiques, et souvent le jeune antiquaire Ă©tait bien excusable d’oublier en la voyant une ruine qu’il regardait auparavant comme de la derniĂšre importance pour interprĂ©ter un passage de s’efforcer de dĂ©crire ce que tout le monde sent, mais que personne ne saurait exprimer ? C’étaient l’innocence, la jeunesse, et la beautĂ©, que n’avaient flĂ©tris ni les salons ni les bals d’apparat. Tandis qu’Aubrey dessinait les ruines dont il voulait conserver le souvenir, elle se tenait auprĂšs de lui et observait les effets magiques du pinceau qui retraçait les scĂšnes du lieu de sa naissance. TantĂŽt elle lui reprĂ©sentait les danses de sa patrie, tantĂŽt elle lui dĂ©peignait avec l’enthousiasme de la jeunesse, la pompe d’une noce dont elle avait Ă©tĂ© tĂ©moin dans son enfance, tantĂŽt, faisant tomber la conversation sur un sujet qui paraissait plus vivement frapper le jeune homme, elle lui rĂ©pĂ©tait tous les contes surnaturels de sa nourrice. Le feu et la ferme croyance qui animait sa narration excitaient l’attention d’Aubrey. Souvent, tandis qu’elle lui racontait l’histoire d’un vampire qui avait passĂ© plusieurs annĂ©es au milieu de ses parents et de ses amis les plus chers, et Ă©tait forcĂ© pour prolonger son existence de quelques mois, de dĂ©vorer chaque annĂ©e une femme qu’il aimait, son sang se glaçait dans ses veines, quoiqu’il s’efforçùt de rire de ces contes horribles et chimĂ©riques. Mais Ianthe lui citait le nom de plusieurs vieillards qui avaient dĂ©couvert un vampire vivant au milieu d’eux, aprĂšs qu’un grand nombre de leurs parents et de leurs enfants eurent Ă©tĂ© trouvĂ©s morts avec les signes de la voracitĂ© de ces monstres. AffligĂ©e de son incrĂ©dulitĂ©, elle le suppliait d’ajouter foi Ă  son rĂ©cit, car on avait remarquĂ©, disait-elle, que ceux qui avaient osĂ© mettre en doute l’existence des vampires en avaient trouvĂ© des preuves si terribles qu’ils avaient Ă©tĂ© forcĂ©s de l’avouer, avec la douteur la plus profonde. Elle lui dĂ©peignit la figure de ces monstres, telle que la tradition la lui avait montrĂ©e, et l’horreur d’Aubrey fut Ă  son comble, lorsque cette peinture lui rappela exactement les traits de lord Ruthven ; il persista cependant Ă  vouloir lui persuader que ses craintes Ă©taient imaginaires, mais en mĂȘme temps il Ă©tait frappĂ© de ce que tout semblait se rĂ©unir pour lui faire croire au pouvoir surnaturel de lord s’attachait de plus en plus Ă  Ianthe ; son coeur Ă©tait touchĂ© de son innocence qui contrastait si fort avec l’affectation des femmes au milieu desquelles il avait cherchĂ© Ă  rĂ©aliser ses rĂȘves romanesques. Il trouvait ridicule la pensĂ©e de l’union d’un jeune Anglais avec une grecque sans Ă©ducation, et cependant son amour pour Ianthe augmentait chaque jour. Quelquefois il essayait de se sĂ©parer d’elle pour quelque temps ; il se proposait d’aller Ă  la recherche de quelques dĂ©bris de l’antiquitĂ©, rĂ©solu de revenir lorsqu’il aurait atteint le but de sa course ; mais lorsqu’il y Ă©tait parvenu, il ne pouvait fixer son attention sur tes ruines qui l’environnaient, tant son esprit conservait l’image de celle qui semblait seule en droit d’occuper ses pensĂ©es. Ianthe ignorait l’amour qu’elle avait fait naĂźtre ; l’innocence de ses amusements avait toujours le mĂȘme caractĂšre enfantin. Elle paraissait toujours se sĂ©parer d’Aubrey avec rĂ©pugnance ; mais c’était seulement parce qu’elle ne pouvait pas visiter les lieux qu’elle aimait Ă  frĂ©quenter, pendant que celui qui l’accompagnait Ă©tait occupĂ© Ă  dĂ©couvrir ou Ă  dessiner quelque ruine qui avait Ă©chappĂ© Ă  la main destructive du temps. Elle en avait appelĂ© au tĂ©moignage de ses parents au sujet des Vampires, et tous deux avaient affirmĂ© leur existence en pĂąlissant d’horreur Ă  ce seul nom. Peu de temps aprĂšs, Aubrey rĂ©solut de faire une de ses excursions qui ne devait le retenir que quelques heures ; lorsqu’ils apprirent le lieu oĂč il dirigeait ses pas, ils le suppliĂšrent de revenir avant la nuit, car il serait obligĂ© de passer par un bois oĂč. aucune considĂ©ration n’aurait pu retenir un Grec aprĂšs le coucher du soleil. Ils lui dĂ©peignirent ce lieu comme le rendez-vous des vampires pour leurs orgies nocturnes, et lui prĂ©dirent les plus affreux malheurs, s’il osait s’y aventurer aprĂšs la fin du jour. Aubrey fit peu de cas de leurs reprĂ©sentations et souriait de leur frayeur ; mais lorsqu’il les vit trembler Ă  la pensĂ©e qu’il osait se moquer de cette puissance infernale et terrible, dont le nom seul les glaçait de terreur, il garda le lendemain matin, lorsqu’il se prĂ©parait Ă  partir seul pour son excursion, Aubrey fut surpris de la consternation rĂ©pandue sur tous les traits de ses hĂŽtes et apprit avec Ă©tonnement que ses railleries sur la croyance de ces monstres affreux Ă©taient seules la cause de leur terreur. Au moment de son dĂ©part Ianthe s’approcha de lui, et le supplia avec instance d’ĂȘtre de retour avant que la nuit eĂ»t rendu Ă  ces ĂȘtres horribles l’exercice de leur pouvoir. Il le promit. Cependant ses recherches l’occupĂšrent Ă  un tel point qu’il ne s’aperçut pas que le jour Ă©tait Ă  son dĂ©clin, et qu’il ne remarqua pas un de ces nuages noirs, qui, dans ces climats brĂ»lants, couvrent bientĂŽt tout l’horizon de leur masse Ă©pouvantable et dĂ©chargent leur rage sur les campagne dĂ©solĂ©es. Il monta Ă  cheval, rĂ©solu de regagner par la vitesse de sa course le temps qu’il avait perdu ; mais il Ă©tait trop tard. On connaĂźt Ă  peine le crĂ©puscule dans les climats mĂ©ridionaux ; la nuit commença immĂ©diatement aprĂšs le coucher du soleil. Avant qu’il eĂ»t fait beaucoup de chemin, l’orage Ă©clata dans toute sa furie ; les tonnerres rĂ©pĂ©tĂ©s avec fracas par les Ă©chos d’alentour faisaient entendre un roulement continuel, la pluie qui tombait par torrents eut bientĂŽt percĂ© le feuillage sous lequel il avait cherchĂ© un asile ; les Ă©clairs semblaient Ă©clater Ă  ses pieds. Tout d’un coup son cheval Ă©pouvantĂ© l’emporta rapidement au travers de la forĂȘt, et ne s’arrĂȘta que lorsqu’il fut harassĂ© de fatigue. Aubrey dĂ©couvrit Ă  la lueur des Ă©clairs une chaumiĂšre qui s’élevait au-dessus des broussailles qui l’environnaient. Il descendit de cheval et s’y dirigea, espĂ©rant y trouver un guide qui le ramenĂąt Ă  la ville, ou un asile contre les fureurs de la tempĂȘte. Comme il s’en approchait, le tonnerre, en cessant un moment de gronder, lui permit d’entendre les cris d’une femme mĂȘlĂ©s aux Ă©clats Ă©touffĂ©s d’un rire insultant ; mais rappelĂ© Ă  lui par le fracas de la foudre qui Ă©clatait sur sa tĂȘte, il force la porte de la chaumiĂšre. Il se trouve dans une obscuritĂ© profonde ; cependant le son des mĂȘmes voix guide encore ses pas. On paraĂźt ne pas s’apercevoir de son entrĂ©e, quoiqu’il appelle Ă  grande cris ; en s’avançant, il heurte un homme qui le saisit, et une voix s’écrie se rira-t-on encore de moi ? Un Ă©clat de rire succĂšde Ă  ses paroles, il se sent alors fortement serrĂ© par une force plus qu’humaine ; rĂ©solu de vendre chĂšrement sa vie, il oppose de la rĂ©sistance ; mais c’est en vain, il est bientĂŽt violemment renversĂ©. Sou ennemi se prĂ©cipitant sur lui, et appuyant son genou sur sa poitrine, portait dĂ©jĂ  ses mains Ă  sa gorge, lorsque la clartĂ© de plusieurs torches, pĂ©nĂ©trant par l’ouverture qui donnait passage Ă  la lumiĂšre du jour, le force d’abandonner sa victime, il se lĂšve aussitĂŽt, et s’élance dans la forĂȘt. On entendit le froissement des branches qu’il heurtait dans sa fuite, et il disparut. La tempĂȘte Ă©tant apaisĂ©e, Aubrey, incapable de mouvement, parvint Ă  se faire entendre ; les gens qui Ă©taient au dehors entrĂšrent ; la lueur de leurs torches Ă©claira les murailles nues et le chaume du toit noirci par des flocons de suie. À la priĂšre d’Aubrey, ils cherchĂšrent la femme dont les cris l’avaient attirĂ©. Il demeura de nouveau dans les tĂ©nĂšbres ; mais quelle fut son horreur, lorsqu’il reconnut dans un cadavre qu’on apporta auprĂšs de lui la belle compagne de ses courses ! Il ferma les yeux, espĂ©rant que ce n’était qu’un fantĂŽme créé par son imagination troublĂ©e ; mais, lorsqu’il les rouvrit, il aperçut le mĂȘme corps Ă©tendu Ă  son cĂŽtĂ© ; ses lĂšvres et ses joues Ă©taient Ă©galement dĂ©colorĂ©es ; mais le calme de son visage la rendait aussi intĂ©ressante que lorsqu’elle jouissait de la vie. Sou cou et son sein Ă©taient couverts de sang et sa gorge portait les marques des dents qui avaient ouvert sa veine. À cette vue, les Grecs, saisis d’horreur, s’écriĂšrent Ă  la fois Elle est victime d’un vampire ! On fit Ă  la hĂąte un brancard. Aubrey y fut dĂ©posĂ© Ă  cĂŽtĂ© de celle lui avait Ă©tĂ© tant de fois l’objet de ses rĂȘves. Visions brillantes et fugitives Ă©vanouies avec la fleur d’Ianthe ! Il ne pouvait dĂ©mĂȘler ses pensĂ©es, son esprit Ă©tait engourdi et semblait craindre de former une rĂ©flexion ; il tenait Ă  la main, presque sans le savoir, un poignard d’une forme extraordinaire qu’on avait trouvĂ© dans la cabane. Ils rencontrĂšrent bientĂŽt diffĂ©rentes troupes que la mĂšre d’Ianthe avait envoyĂ©es Ă  la recherche de sa fille, dĂšs qu’elle s’était aperçue de son absence. Leurs cris lamentables Ă  l’approche de la ville, apprirent aux parents qu’il Ă©tait arrivĂ© une catastrophe terrible. Il serait impossible de peindre leur dĂ©sespoir ; mais lorsqu’ils reconnurent la cause de la mort de leur fille, ils regardĂšrent tour Ă  tour son corps inanimĂ© et Aubrey. Ils furent inconsolables et moururent tous les deux de fut mis au lit ; une fiĂšvre violente le saisit. Il fut souvent dans le dĂ©lire ; dans ces intervalles, il prononçait le nom de Ruthven et d’Ianthe ; par une Ă©trange combinaison d’idĂ©es, il semblait supplier son ancien ami d’épargner l’objet de son amour. D’autres fois, il l’accablait d’imprĂ©cations, et le maudissait comme l’assassin de la jeune fille. Lord Ruthven arriva Ă  AthĂšnes Ă  cette Ă©poque, et, on ne sait par quel motif, dĂšs qu’il apprit l’état d’Aubrey, il vint habiter la mĂȘme maison que lui, et le soigna constamment. Lorsqu’Aubrey sortit du dĂ©lire, l’aspect d’un homme dont les traits lui prĂ©sentaient l’image d’un vampire, le frappa de terreur, mais Ruthven, par ses douces paroles, par son repentir de la faute qui avait causĂ© leur sĂ©paration, et encore plus par ses attentions, son inquiĂ©tude et ses soins assidus, lui rendit bientĂŽt sa prĂ©sence agrĂ©able. Il paraissait tout Ă  fait changĂ© ce n’était plus cet ĂȘtre apathique qui avait tant Ă©tonnĂ© Aubrey. Mais Ă  mesure que celui-ci recouvra la santĂ©, le lord revint peu Ă  peu Ă  son ancien caractĂšre et Aubrey n’aperçut dans ses traits d’autre diffĂ©rence que le sourire d’une joie maligne qui venait quelquefois se jouer sur ses lĂšvres, tandis que son regard Ă©tait fixĂ© sur lui ; Aubrey n’en connaissait pas le motif, mais ce sourire Ă©tait frĂ©quent. Sur la fin de la convalescence du malade, lord Ruthven parut uniquement occupĂ©, tantĂŽt Ă  considĂ©rer les vagues de cette mer qu’aucune marĂ©e n’agite, amoncelĂ©es par la bise, tantĂŽt Ă  observer la course de ces globes qui roulent, comme notre monde, autour du soleil immobile ; il semblait vouloir Ă©viter tous les coup terrible avait beaucoup affaibli les forces morales d’Aubrey ; et cette vivacitĂ© d’imagination qui le distinguait autrefois semblait l’avoir abandonnĂ© pour jamais. Le silence et la solitude avaient autant de charmes pour lui que pour lord Ruthven. Mais cette solitude qu’il aimait tant, il ne pouvait pas la trouver aux environs d’AthĂšnes ; s’il la cherchait au milieu des ruines qu’il frĂ©quentait autrefois, l’image d’Ianthe se tenait auprĂšs de lui ; s’il la cherchait dans la foret, il la voyait encore errant au milieu des taillis, courant d’un pied lĂ©ger, ou occupĂ©e Ă  cueillir la modeste violette, puis tout d’un coup elle lui montrait, en se retournant, son visage couvert d’une pĂąleur mortelle et sa gorge ensanglantĂ©e, tandis qu’un sourire mĂ©lancolique errait sur ses lĂšvres dĂ©colorĂ©es. Il rĂ©solut de fuir une contrĂ©e oĂč tout lui rappelait des souvenirs amers. Il proposa Ă  lord Ruthven, Ă  qui il se sentait uni par les liens de la reconnaissance, de parcourir ces contrĂ©es de la GrĂšce que personne n’avait encore visitĂ©es. Ils voyagĂšrent dans toutes les directions, n’oubliant aucun lieu cĂ©lĂšbre et s’arrĂȘtant devant tous les dĂ©bris qui rappelaient un illustre souvenir. Cependant ils paraissaient occupĂ©s de tout autre chose que des objets qu’ils avaient sous les yeux. Ils entendaient beaucoup parler de brigands, mais ils commençaient Ă  faire peu de cas de ces bruits, en attribuant l’invention aux habitants qui avaient intĂ©rĂȘt Ă  exciter ainsi la gĂ©nĂ©rositĂ© de ceux qu’ils protĂ©geraient contre ces prĂ©tendus dangers. NĂ©gligeant les avis des gens du pays, ils voyagĂšrent une fois avec un petit nombre de gardes qu’ils avaient pris plutĂŽt pour leur servir de guides que pour les dĂ©fendre. Au moment oĂč ils entraient dans un dĂ©filĂ© Ă©troit, dans le fond duquel roulait un torrent, dont le lit Ă©tait encombrĂ© d’énormes masses de rocs qui s’étaient dĂ©tachĂ©es des prĂ©cipices voisins, ils recommencĂšrent Ă  se repentir de leur confiance ; car Ă  peine toute leur troupe fut engagĂ©e dans cet Ă©troit passage, qu’ils entendirent le sifflement des balles au-dessus de leurs tĂȘtes, et un instant aprĂšs les Ă©chos rĂ©pĂ©tĂšrent le bruit de plusieurs coups de feu. AussitĂŽt leurs gardes les abandonnĂšrent, et coururent se placer derriĂšre des rochers, prĂȘts Ă  faire feu du cĂŽtĂ© d’oĂč les coups Ă©taient partis. Lord Ruthven et Aubrey, imitant leur exemple, se rĂ©fugiĂšrent un moment Ă  l’abri d’un roc avancĂ©, mais bientĂŽt, honteux de se cacher ainsi devant un ennemi dont les cris insultants les dĂ©fiaient d’avancer, se voyant d’abord exposĂ©s Ă  une mort presque certaine, si quelques brigands grimpaient sur les rochers au-dessus d’eux et les prenaient par derriĂšre, ils rĂ©solurent d’aller Ă  leur rencontre. À peine eurent-ils dĂ©passĂ© le roc qui les protĂ©geait, que lord Ruthven reçut une balle dans l’épaule qui le renversa. Aubrey courut pour le secourir, et ne songeant pas a son propre pĂ©ril, il fut surpris de se voir entourĂ© par les brigands. Les gardes avaient mis bas les armes, dĂšs que lord Ruthven avait Ă©tĂ© la promesse l’une grande rĂ©compense, Aubrey engagea les brigands Ă  transporter son ami blessĂ© dans une chaumiĂšre voisine. Il convint avec eux d’une rançon, et ne fut plus troublĂ© par leur prĂ©sence ; ils se contentĂšrent de garder l’entrĂ©e, jusqu’au retour de leur camarade, qui Ă©tait allĂ© toucher la somme promise avec un ordre d’Aubrey. Les forces de lord Ruthven s’affaissĂšrent rapidement ; deux jours aprĂšs, la gangrĂšne se mit Ă  sa blessure ; et la mort semblait s’avancer Ă  grands pas. Sa conduite et son extĂ©rieur Ă©taient toujours les mĂȘmes. Il paraissait aussi insensible Ă  sa douleur qu’aux objets qui l’environnaient. Cependant vers la fin du jour son esprit parut fort agitĂ© ; ses yeux se fixaient souvent sur Aubrey, qui lui prodiguait ses soins avec la plus grande sollicitude. – Secourez-moi ! vous le pouvez... Sauvez... je ne dis pas ma vie ; rien ne peut la sauver ; je ne la regrette pas plus que le jour qui vient de finir ; mais sauvez mon honneur, l’honneur de votre ami. » – Comment ? que voulez-vous dire ? Je ferai tout pour vous », rĂ©pondit Aubrey. – Je demande bien peu de chose... la vie m’abandonne... je ne puis tout vous expliquer... Mais si vous gardez le silence sur ce que vous savez de moi, mon honneur sera sans tache... et si pendant quelque temps on ignorait ma mort en Angleterre... et... ma vie. » – Tout le monde l’ignorera. » – Jurez », cria le mourant en se levant avec force, jurez par tout ce que votre Ăąme rĂ©vĂšre, par tout ce qu’elle craint, jurez que d’un an et un jour, vous ne ferez connaĂźtre Ă  aucun ĂȘtre vivant mes crimes et ma mort, quoi qu’il puisse arriver, quoi que vous puissiez voir ! » Ses yeux Ă©tincelants semblaient sortir de leur orbite. Je le jure », dit Aubrey. Lord Ruthven retomba sur son oreiller avec un rire affreux et il ne respirait se retira pour se reposer, mais il ne put dormir ; tous les Ă©vĂ©nements qui avaient marquĂ© ses relations avec cet homme se retraçaient Ă  son esprit ; il ne savait pourquoi, lorsqu’il se rappelait sou serment, un frisson glacĂ© courait dans ses veines, comme s’il eĂ»t Ă©tĂ© agitĂ© par un horrible pressentiment. Il se leva de grand matin, et au moment oĂč il entrait dans le lieu oĂč il avait laissĂ© le cadavre, il rencontra un des voleurs qui lui dit que, conformĂ©ment Ă  la promesse qu’ils avaient faite Ă  sa seigneurie, lui et ses camarades avaient transportĂ© son corps au sommet d’une montagne ; il ne trouva aucune trace du corps ni de ses vĂȘtements, quoique les voleurs lui jurassent qu’ils l’avaient dĂ©posĂ© sur le mĂȘme rocher qu’ils indiquaient. Mille conjectures se prĂ©sentĂšrent Ă  son esprit, mais il retourna enfin, convaincu qu’on avait enseveli le cadavre aprĂšs l’avoir dĂ©pouillĂ© de ce qui le d’un pays oĂč il avait Ă©prouvĂ© des malheurs si terribles, et oĂč tout conspirait Ă  rendre plus profonde la mĂ©lancolie que des idĂ©es superstitieuses avaient fait naĂźtre dans soit Ăąme, il rĂ©solut de fuir et arriva bientĂŽt Ă  Smyrne. Tandis qu’il attendait un vaisseau qui devait le transporter Ă  Otrante ou Ă  Naples, il s’occupa Ă  mettre en ordre quelques effets qui avaient appartenu Ă  lord Ruthven. Entre autres objets il trouva une cassette qui contenait plusieurs armes offensives plus ou moins propres Ă  assurer la mort de la victime qui en Ă©tait frappĂ©e ; il y avait plusieurs poignards et sabres orientaux. Pendant qu’il examinait leurs formes curieuses, quelle fut sa surprise de rencontrer un fourreau dont les ornements Ă©taient du mĂȘme goĂ»t que ceux du poignard trouvĂ© dans la fatale cabane ! Il frissonna pour mettre un terme Ă  son incertitude, il courut chercher cette arme et dĂ©couvrit avec horreur qu’elle s’adaptait parfaitement avec le fourreau qu’il tenait dans la main. Ses yeux n’avaient pas besoin d’autres preuves ; il ne pouvait se dĂ©tacher du poignard. Aubrey aurait voulu rĂ©cuser le tĂ©moignage de sa vue ; mais la forme particuliĂšre de l’arme, les ornements de la poignĂ©e pareils Ă  ceux du fourreau, dĂ©truisaient tous les doutes ; bien plus, l’un et l’autre Ă©taient tachĂ©s de quitta Smyrne et, en retournent dans sa patrie, il passa Ă  Rome, oĂč il s’informa de la jeune personne que lord Ruthven avait cherchĂ© Ă  sĂ©duire. Ses parents Ă©taient dans la dĂ©tresse ; ils avaient perdu toute leur fortune, et on n’avait plus entendu parler de leur fille depuis le dĂ©part du lord. L’esprit d’Aubrey Ă©tait accablĂ© de tant d’horreurs il craignait qu’elle n’eĂ»t Ă©tĂ© la victime du meurtrier d’Ianthe ! Toujours plongĂ© dans une sombre rĂȘverie, il ne semblait en sortir que pour presser les postillons, comme si la rapiditĂ© de sa course eĂ»t dĂ» sauver la vie Ă  quelqu’un qui lui Ă©tait cher. Enfin il arriva bientĂŽt Ă  Calais ; un vent qui paraissait seconder sa volontĂ© le conduisit en peu d’heures sur les rivages de l’Angleterre ! Il courut Ă  la maison de ses pĂšres, et oublia pour un moment, au milieu des embrassements de sa soeur, le souvenir du passĂ©. Ses caresses enfantines avaient autrefois gagnĂ© son affection, et aujourd’hui qu’elle Ă©tait embellie des charmes et des grĂąces de son sexe, sa sociĂ©tĂ© Ă©tait devenue encore plus prĂ©cieuse Ă  son Aubrey n’avait pas ces dehors qui sĂ©duisent et qui attirent les regards et les applaudissements dans les cercles et les assemblĂ©es. Elle ne possĂ©dait pas cette lĂ©gĂšretĂ© brillante qui n’existe que dans les salons. Son oeil bleu ne respirait pas la vivacitĂ© d’un esprit enjouĂ© ; mais on voyait s’y peindre cette douce mĂ©lancolie que le malheur n’a pas fait naĂźtre, mais qui rĂ©vĂšle une Ăąme soupirant aprĂšs un meilleur monde. Sa dĂ©marche n’était pas lĂ©gĂšre comme celle de la beautĂ© qui poursuit un papillon ou un objet qui l’éblouit par le vif Ă©clat de ses couleurs ; elle Ă©tait calme et rĂ©flĂ©chie. Lorsqu’elle Ă©tait seule, le sourire de la joie ne venait jamais luire sur son visage ; mais quand son frĂšre lui exprimait son affection, quand il oubliait auprĂšs d’elle les chagrins qui troublaient son repos, qui aurait prĂ©fĂ©rĂ© Ă  son sourire celui d’une beautĂ© voluptueuse ? Tous ses traits peignaient alors les sentiments qui Ă©taient naturels Ă  son Ăąme. Elle n’avait que dix-huit ans, et n’avait pas encore paru dans la sociĂ©tĂ©, ses tuteurs ayant pensĂ© qu’il convenait d’attendre le retour de son frĂšre, qui serait son protecteur. On avait dĂ©cidĂ© que la premiĂšre assemblĂ©e Ă  la cour serait l’époque de son entrĂ©e dans le monde. Aubrey aurait prĂ©fĂ©rĂ© demeurer dans la maison pour se livrer sans rĂ©serve Ă  sa mĂ©lancolie. Il ne pouvait pas prendre un grand intĂ©rĂȘt Ă  toutes les frivolitĂ©s de ces rĂ©unions, lui qui avait Ă©tĂ© tourmentĂ© par tous les Ă©vĂ©nements dont il avait Ă©tĂ© le tĂ©moin ; mais il rĂ©solut de sacrifier ses goĂ»ts Ă  l’intĂ©rĂȘt de sa soeur. Ils arrivĂšrent Ă  Londres et se prĂ©parĂšrent Ă  paraĂźtre le lendemain Ă  l’assemblĂ©e qui devait avoir lieu Ă  la rĂ©union Ă©tait nombreuse ; il n’y avait pas eu de rĂ©ception Ă  la cour depuis longtemps, et tous ceux qui Ă©taient jaloux de se rĂ©chauffer au sourire de la royautĂ© y Ă©taient accourus. Aubrey s’y rendit avec sa soeur. Il se tenait dans un coin, inattentif Ă  tout ce qui se passait autour de lui, et se rappelant avec une douleur amĂšre que c’était dans ce lieu mĂȘme qu’il avait vu lord Ruthven pour la premiĂšre fois, tout Ă  coup il se sent saisi par le bras, et une voix qu’il reconnut trop bien retentit Ă  son oreille Souviens-toi de ton serment ! Il osait Ă  peine se retourner, redoutant de voir un spectre qui l’aurait anĂ©anti, lorsqu’il aperçoit, Ă  quelques pas de lui, le mĂȘme personnage qui avait attirĂ© son attention dans ce lieu mĂȘme, lors de sa premiĂšre entrĂ©e dans le monde. Il ne peut en dĂ©tourner ses yeux ; mais bientĂŽt ses jambes flĂ©chissent sous le poids de son corps, il est forcĂ© de prendre le bras d’un ami pour se soutenir, se fait jour Ă  travers la foule, se jette dans sa voiture et rentre chez lui. Il se promĂšne dans sa chambre Ă  pas prĂ©cipitĂ©s ; il couvre sa tĂȘte de ses mains, comme s’il voulait empĂȘcher que d’autres pensĂ©es ne jaillissent de son cerveau troublĂ©. Lord Ruthven encore devant lui... le poignard... son serment... tout se rĂ©unit pour bouleverser ses idĂ©es. Il se croit en proie Ă  un songe affreux... un mort rappelĂ© Ă  la vie ! Il pense que son imagination seule a prĂ©sentĂ© Ă  ses regards le fantĂŽme de celui dont le souvenir le poursuit sans cesse. Toute autre supposition serait-elle possible ? Il retourne dans la sociĂ©tĂ© ; mais Ă  peine veut-il faire quelques questions sur lord Ruthven, que son nom expire sur ses lĂšvres, et il ne peut rien apprendre. Quelque temps aprĂšs il conduit sa soeur dans la sociĂ©tĂ© d’un de ses proches parents. Il la laisse auprĂšs d’une dame respectable, et se retire Ă  l’écart pour se livrer aux souvenirs qui le dĂ©vorent. S’apercevant enfin que plusieurs personnes se retiraient, il sort de sa rĂȘverie et entre dans la salle voisine ; il y trouve sa soeur entourĂ©e d’un groupe nombreux, engagĂ© dans une conversation animĂ©e ; il veut s’ouvrir un passage jusqu’à elle, lorsqu’une personne, qu’il priait de se retirer un peu, se retourne et lui montre ces traits qu’il abhorrait. AussitĂŽt Aubrey s’élance, saisit sa soeur par le bras, et l’entraĂźne d’un pas rapide ; Ă  la porte de la rue, il se voit arrĂȘtĂ© par la foule des domestiques qui attendaient leurs maĂźtres ; tandis qu’il passe au milieu d’eux, il entend encore cette voix trop connue lui rĂ©pĂ©ter tout bas Souviens-toi de ton serment ! Il n’ose pas retourner ; mais il entraĂźne plus vivement sa soeur et arrive enfin dans sa fut sur le point de perdre l’esprit. Si autrefois le seul souvenir du monstre occupait son imagination, combien plus terrible devait ĂȘtre cette pensĂ©e, aujourd’hui qu’il avait acquis la certitude de son retour Ă  la vie ! Il recevait les soins de sa soeur sans en apercevoir c’était en vain qu’elle lui demandait la cause de son brusque dĂ©part. Il ne lui rĂ©pondait que par quelques mots entrecoupĂ©s qui la glaçaient d’effroi. Plus il rĂ©flĂ©chissait, plus son esprit s’égarait. Son serment faisait son dĂ©sespoir ; devait-il laisser le monstre chercher librement une nouvelle victime ? devait-il le laisser dĂ©vorer ce qu’il avait de plus cher, sans prĂ©venir les effets d’une rage, qui pouvait ĂȘtre assouvie sur sa propre soeur ? Mais quand il violerait son serment ; quand il dĂ©voilerait ses soupçons, qui ajouterait foi Ă  son rĂ©cit ? Il pensa que sa main devait dĂ©livrer le monde d’un tel flĂ©au ; mais, hĂ©las ! il se souvint que le monstre se riait de la mort. Pendant quelques jours, il demeura dans cet Ă©tat enfermĂ© dans sa chambre ; ne voyant personne, et ne mangeant que ce que sa soeur lui apportait, en le conjurant, les armes aux yeux, de soutenir sa vie par pitiĂ© pour elle. Enfin, ne pouvant plus supporter le silence et a solitude, il quitta sa maison, et erra de rue en rue, pour fuir le fantĂŽme qui le poursuivait. Ses vĂȘtements Ă©taient nĂ©gligĂ©s, et il Ă©tait exposĂ© aussi souvent aux ardeurs du soleil qu’à la fraĂźcheur des nuits. D’abord il rentrait chez lui chaque soir mais bientĂŽt il se couchait lĂ  oĂč la fatigue le forçait Ă  s’arrĂȘter. Sa soeur, craignant pour sa sĂ»retĂ©, le faisait suivre par ses domestiques ; il se dĂ©robait Ă  eux aussi vite que la pensĂ©e. Cependant sa conduite changea tout d’un coup. FrappĂ© de l’idĂ©e que son absence laissait ses amis exposĂ©s Ă  la fureur d’un monstre qu’ils ne connaissaient pas, il rĂ©solut de rentrer dans la sociĂ©tĂ© pour surveiller de prĂšs lord Ruthven, et le dĂ©masquer malgrĂ© son serment, aux yeux de tous ceux qui vivraient dans son intimitĂ©. Mais lorsqu’il entrait dans un salon, ses yeux Ă©taient hagards, il regardait avec un air soupçonneux ; son agitation intĂ©rieure perçait tellement au dehors que sa soeur fut enfin obligĂ©e de le prier d’éviter une sociĂ©tĂ© qui l’affectait si pĂ©niblement. Ses conseils furent inutiles ; alors ses tuteurs, craignant que sa raison ne s’altĂ©rĂąt, crurent qu’il Ă©tait temps d’employer l’autoritĂ© que les parents d’Aubrey leur avaient lui Ă©pargner les accidents et les souffrances auxquels il Ă©tait chaque jour exposĂ© dans ses courses vagabondes, et dĂ©rober aux yeux du public les marques de ce qu’ils prenaient pour de la folie, ils engagĂšrent un mĂ©decin Ă  demeurer dans sa maison et Ă  lui donner des soins assidus. Il parut Ă  peine s’apercevoir de sa prĂ©sence, tant Ă©tait profonde la prĂ©occupation de son esprit Le dĂ©sordre de ses idĂ©es s’accrut Ă  un tel point, qu’on fut obligĂ© de le renfermer dans sa chambre. Il demeurait plusieurs jours de suite dans un Ă©tat de stupeur, d’oĂč rien ne pouvait le faire sortir ; sa maigreur Ă©tait excessive ses yeux avaient un Ă©clat vitreux. La prĂ©sence de sa soeur avait seule le pouvoir d’exciter en lui quelques signes de souvenir et d’affection. Alors il s’avançait brusquement vers elle, lui prenait les mains, jetait sur elle des regards qui la faisaient trembler, et s’écriait Ah ! ne le touche pas ! au nom de l’amitiĂ© qui nous unit, ne t’approche pas de lui ! » En vain elle lui demandait de qui il voulait parler, il ne rĂ©pondait que ces mots C’est vrai ! ce n’est que trop vrai ! » et il retombait dans le mĂȘme Ă©tat d’insensibilitĂ©. Plusieurs mois se passĂšrent ainsi ; cependant, Ă  mesure que l’annĂ©e s’écoulait, ses moments d’aliĂ©nation devinrent moins frĂ©quents ; sa sombre mĂ©lancolie parut s’éclaircir par degrĂ©s. Ses tuteurs observĂšrent qu’il comptait sur ses doigts un nombre dĂ©terminĂ©, et qu’alors il temps avait fui, et l’on Ă©tait arrivĂ© au dernier jour de l’annĂ©e lorsqu’un des tuteurs d’Aubrey entra dans sa chambre, et s’entretint avec le mĂ©decin du malheur qui retenait son pupille dans une situation si dĂ©plorable, au moment oĂč sa soeur Ă©tait Ă  la veille de se marier. AussitĂŽt l’attention d’Aubrey s’éveilla, il demanda avec inquiĂ©tude quel homme elle devait Ă©pouser. Ravis de celle marque d’un retour Ă  la raison qu’ils n’osaient espĂ©rer, ils lui nommĂšrent le comte de Marsden. Aubrey parut charmĂ© d’entendre le nom de ce jeune homme, qu’il croyait avoir connu dans la sociĂ©tĂ©, et il les Ă©tonna en leur exprimant le dĂ©sir d’assister aux noces et en demandant Ă  voir sa soeur. Ils ne rĂ©pondirent rien, mais quelques moments aprĂšs, sa soeur fut auprĂšs de lui. Il Ă©tait encore sensible Ă  son aimable sourire ; il la pressait sur son sein, l’embrassait avec transport. Miss Aubrey versait des larmes de joie en voyant son frĂšre renaĂźtre Ă  la santĂ© et aux sentiments de l’amitiĂ© fraternelle. Il se mit Ă  lui parler avec son ancienne chaleur et Ă  la fĂ©liciter de son mariage avec un homme si distinguĂ© par son rang et ses bonnes qualitĂ©s ; tout Ă  coup il aperçoit un mĂ©daillon suspendu sur sa poitrine, il l’ouvre, et quelle est sa surprise en reconnaissant les traits du monstre qui avait en tant d’influence sur sa destinĂ©e. Il saisit le portrait avec fureur et le foule aux pieds. Sa soeur lui demande pour quel sujet il traite ainsi l’image de son futur Ă©poux ; il la regarde et ne l’entend pas... il lui prend les mains ; son regard est frĂ©nĂ©tique. Jure-moi, s’écrie-t-il, jure-moi de ne jamais t’unir Ă  ce monstre ; c’est lui... » Il ne peut achever... il croit entendre cette voix connue qui lui rappelle son serment ; il se retourne soudain, croyant que lord Ruthven Ă©tait derriĂšre lui ; mais il ne voit personne ; ses tuteurs et le mĂ©decin qui avaient tout entendu accourent, et pensant que c’était un nouvel accĂšs de folie, ils le sĂ©parent de miss Aubrey qu’ils engagent Ă  se retirer. Il tombe Ă  genoux, il les supplie de diffĂ©rer d’un jour le mariage. Ils prennent ses priĂšres pour une nouvelle preuve de dĂ©mence, tachent de le calmer et se Ruthven s’était prĂ©sentĂ© chez Aubrey le lendemain de l’assemblĂ©e qui avait eu lieu Ă  la cour ; mais on refusa de le voir comme toutes les autres personnes. Lorsqu’il apprit la maladie d’Aubrey, il comprit facilement qu’il en Ă©tait la cause ; mais lorsqu’il sut que son esprit Ă©tait aliĂ©nĂ©, sa joie fut si excessive qu’il put Ă  peine la cacher aux personnes qui lui avaient donnĂ© cette nouvelle. Il s’empressa de se faire introduire dans la maison de son ancien ami, et par des soins assidus, et l’affection qu’il feignait de porter Ă  son frĂšre, il parvint Ă  se faire aimer de miss Aubrey. Qui pouvait rĂ©sister au pouvoir de cet homme ? Il racontait avec Ă©loquence les dangers qu’il avait courus. Il se peignait comme un ĂȘtre qui n’avait de sympathie sur la terre qu’avec celle Ă  qui il s’adressait. Il lui disait qu’il n’avait connu le prix de la vie, que depuis qu’il avait eu le bonheur d’entendre les sons touchants de sa voix ; en un mot, il sut si bien mettre en usage cet art funeste dont le serpent se servit le premier, qu’il rĂ©ussit Ă  gagner son affection. Le titre de la branche aĂźnĂ©e lui Ă©tant Ă©chu, il avait obtenu une ambassade importante, qui lui servit d’excuse pour hĂąter son mariage. MalgrĂ© l’état dĂ©plorable du frĂšre de sa future, il devait partir le lendemain pour le laissĂ© seul par le mĂ©decin et son tuteur, tĂącha de gagner les domestiques, mais ce fut en vain. Il demanda des plumes et du papier, on lui en apporta ; il Ă©crivit une lettre Ă  sa soeur, oĂč il la conjurait, si elle avait Ă  coeur sa fĂ©licitĂ©, son propre honneur, celui des auteurs de ses jours, qui voyaient en elle l’espĂ©rance de leur maison, de retarder de quelques heures un mariage qui devait ĂȘtre la source des malheurs les plus terribles. Les domestiques promirent de la lui remettre ; mais ils la donnĂšrent au mĂ©decin qui ne voulut pas troubler l’esprit de miss Aubrey par ce qu’il regardait comme les rĂȘves d’un insensĂ©. La nuit se passa sans que les habitants de la maison se livrassent au repos. On concevra plus facilement qu’on ne pourrait le dĂ©crire l’horreur que ces prĂ©paratifs inspiraient au malheureux Aubrey. Le matin arriva, et le fracas des carrosses vint frapper ses oreilles. Aubrey fut dans un accĂšs de frĂ©nĂ©sie. La curiositĂ© des domestiques l’emporta sur leur vigilance ; ils s’éloignĂšrent les uns aprĂšs les autres, le laissant sous la garde d’une vieille femme. Il saisit cette occasion, s’élance d’un saut vers la porte et se trouve en un instant au milieu de l’appartement oĂč tout le monde Ă©tait rassemblĂ©. Lord Ruthven l’aperçoit le premier ; il s’en approche aussitĂŽt, le saisit par le bras avec force, et l’entraĂźne hors du selon, muet de rage. Lorsqu’ils sont sur l’escalier, lord Ruthven lui dit tout bas Souviens-toi de ton serment, et sache que ta soeur est dĂ©shonorĂ©e, si elle n’est pas aujourd’hui mon Ă©pouse. Les femmes sont fragiles ! » Il dit et le pousse dans les mains des domestiques qui, rappelĂ©s par la vieille femme, Ă©taient Ă  sa recherche. Aubrey ne pouvait plus se soutenir ; sa rage, forcĂ©e de se concentrer, causa la rupture d’un vaisseau sanguin on le porta dans son lit. Sa soeur ne sut point ce qui venait de se passer ; elle n’était pas dans le salon lorsqu’il y entra et le mĂ©decin ne voulut pas l’affliger par ce spectacle. Le mariage fut cĂ©lĂ©brĂ© et les nouveaux Ă©poux quittĂšrent faiblesse d’Aubrey augmenta ; l’effusion abondante du sang produisit les symptĂŽmes d’une mort prochaine. Il fit appeler ses tuteurs et lorsque minuit eut sonnĂ©, il leur raconta avec calme ce que le lecteur vient de lire, et aussitĂŽt il vola au secours de miss Aubrey, mais lorsqu’on arriva, il Ă©mit trop tard Lord Ruthven avait disparu et le sang de la soeur d’Aubrey avait Ă©teint la soif d’un Vampire."

une femme arrive chez son amant durant un orage